La FCO est une maladie virale affectant les ruminants domestiques (bovins, ovins voire caprins) transmise par des moucherons piqueurs (Culicoïdes) ou par des aiguilles utilisées pour piquer plusieurs animaux.

La FCO est strictement animale, non transmissible à l’Homme et n’affecte pas les denrées alimentaires

Actualité : 

Un nouvel épisode de FCO a débuté suite au signalement d'un foyer dans l'Aveyron le 04/08/2023. L'analyse de l'ADN du virus retrouvé sur les échantillons de sang issus des animaux virémiques a montré qu'il s'agit d'une nouvelle souche du virus FCO sérotype 8 différente de celles qui circulent en Europe depuis 2006 et en France depuis 2015. 

Au 09/10/2023, plus de 600 foyers ont été confirmés dans les départements suivants par ordre alphabétique : Ardèche, Ariège, Aveyron, Cantal, Corrèze,Dordogne, Gard, Haute-Garonne,Lot, Lozère, Puy-de-Dôme, Tarn et Tarn-et-Garonne (source: DGAL, LNR le 10/10/2023). 

Cette nouvelle souche provoque, aux dires des éleveurs et vétérinaires ayant signalé les foyers, des symptômes plus ou moins intenses pouvant aller jusqu'à la mort des animaux même adultes. 

Dans notre secteur, au 17 octobre, deux foyers ont déjà été identifiés.

Le bulletin officiel indique que d'après les études en cours les vaccins existant contre le virus FCO sérotype 8 semblent efficaces contre cette nouvelle souche.

Depuis novembre 2017, l'ensemble du territoire national continental est en zone réglementée vis à vis de la FCO sérotype 8, conformément à la législation de l'Union européenne. La détection d'une nouvelle souche du virus FCO sérotype 8 n'impacte donc pas réglementairement les mouvements d'animaux et les règles qui s'appliquent depuis 2017 sont toujours en vigueur.

Fièvre catarrhale ovine : Comment la reconnaître ?

Son nom est un premier élément indicateur. Voici la définition du Larousse pour catarrhe : 

"Inflammation aiguë ou chronique d'une muqueuse, surtout dans les voies aériennes supérieures (nez, pharynx), avec hypersécrétion non purulente de ses glandes."

L'incubation est comprise entre 6 et 8 jours et cette inflammation est souvent accompagnée d'un œdème des différentes régions de la tête, d'une hyperthermie, d'un abattement. Une cyanose de la langue, aspect bleuté, a également été signalé d'où l’appellation anglo-saxonne (Blue Tongue Virus). Certains animaux présentent des œdèmes des membres et une boiterie. (source GDS)

Ces symptômes ne sont pas spécifiques, d'autres affections peuvent également y être associées : Fièvre Aphteuse, Diarrhée Virale Bovine (BVD), Maladie Hémorragique Épizootique (MHE), Photosensibilisations...

En parallèle des animaux malades, ce virus peut avoir des répercussions sur la reproduction (avortements, transmission transplacentaire chez les bovins, anomalies cérébrales des avortons et des animaux nés à terme, infertilité des taureaux et des béliers, mortalité élevée des nouveaux nés...)

Comment réagir face à une suspicion : 

Le diagnostic repose sur la présence de plusieurs symptômes évocateurs et la recherche du virus par PCR (polymerase chain reaction) sur prélèvement de sang ou à partir d'organes comme la rate. 

La virémie dure 15 à 30 jours mais le test PCR permet de détecter le virus sur une période allant jusqu'à 6 à 7 mois.

Une procédure existe pour signaler la suspicion auprès des services vétérinaires départementaux et du laboratoire vétérinaire départemental, n'hésitez pas à nous contacter pour obtenir d'autres renseignements. 

Comment protéger son cheptel : 

Vaccination : 

Des vaccins existent pour le virus de la FCO serotype 8 et semblent d'après les études en cours efficaces contre cette nouvelle souche. La vaccination empêche l'apparition des symptômes et réduit, voire empêche, la virémie. Elle est donc efficace pour limiter la circulation du virus.

Elle peut être réalisée par l'éleveur ou par le vétérinaire, mais seule la vaccination par le vétérinaire accorde la certification nécessaire aux mouvements d'animaux.

Pour les ovins, il est recommandé d'éviter la période de lutte (15 jours avant la lutte et 1 mois après insémination) et de vacciner en priorité les béliers.

Pour les bovins, il est recommandé de vacciner en priorité les taureaux et il peut être recommandé de vacciner un cheptel qui présente quelques cas isolés pour diminuer l'impact de la circulation virale.

Des effets secondaires locaux ou généraux sont signalés par les rapports de pharmacovigilance dans des proportions semblables aux autres vaccins avec une fréquence de l'ordre d'un cas sur 10 000. 

N'hésitez pas à nous contacter pour connaître le protocole vaccinal adapté à votre élevage.

Désinsectisation : 

Des insecticides sont efficaces contre le moucheron à l'origine de la transmission du virus mais aucun ne dispose de l'Autorisation de Mise sur le Marché avec l'indication "culicoïdes sp.". Les pyréthrinoïdes sont donc utilisés mais les durées d'actions ne sont pas celles indiquées sur les notices. Il est communément admis que l'efficacité des insecticides disponibles est de l'ordre de 7 à 10 jours pour un produit administré correctement (quantité et localisation). 

La désinsectisation ne permet pas d'obtenir une protection individuelle totale mais est un levier utile en cas de mouvement d'animaux (concours, achats, ventes...).